La saison des tests d’automne démarre ce samedi pour le XV de France, avec une première rencontre face au Japon. Pour ce nouveau chapitre, le staff tricolore, emmené par Fabien Galthié, a pris des décisions marquantes, à l’image des mises à disposition de Charles Ollivon et Maxime Lucu pour leurs clubs. William Servat, co-entraîneur en charge de la conquête, s’est confié au Midi Olympique pour éclairer ces choix stratégiques.
Une nouvelle saison, de nouveaux objectifs
Le staff est bien conscient des attentes après une année de transition post-Coupe du monde. « Nous sortons d’un début de mandat un peu difficile, explique William Servat. Une année post-Coupe du monde avec un non-match contre l’Irlande pour débuter […] une performance exceptionnelle sur le terrain. La suite, vous la connaissez, rien n’a été simple… » Entre nouveaux joueurs comme Tatafu et d’autres étoiles montantes, Servat et le staff tricolore cherchent désormais à consolider un groupe qui reste ambitieux et résilient.
Garder l’ADN tout en évoluant
Fidèle à l'identité forte du XV de France, le staff souhaite préserver l’ADN de l’équipe sans bouleversements drastiques. « Notre identité est forte et marquante. Les résultats en attestent : 80 % de victoires, ce n’est pas rien », précise Servat. Même si des profils comme celui d’Alexandre Roumat viennent remplacer des cadres tels qu’Ollivon, il s’agit davantage de continuité et d’ajustements que de changements radicaux.
Pour Servat, la Coupe du monde a marqué les joueurs, physiquement comme moralement, et ces choix tiennent compte de l’état de forme de chacun. « Charles est un joueur qui compte pour le XV de France et qui comptera toujours, » insiste-t-il. Mais il ajoute : « Il faut être juste avec nos joueurs. »
Donner une chance aux jeunes talents
En renvoyant certains cadres dans leurs clubs, le staff ouvre la porte aux jeunes talents. Des éléments comme le Toulousain Paul Costes ou le Lyonnais Mickaël Guillard intègrent progressivement le groupe. « Les tournées donnent toujours la possibilité à des garçons d’émerger », note Servat, rappelant les exemples de Jelonch ou Barlot en 2021. Dans cette perspective, l’objectif 2027 est déjà en ligne de mire.
Les choix opérés sont aussi liés à la forme du moment. Nous n’avons donc pas forcément la volonté de changer, plutôt de conserver notre ADN et de le développer. Nous avons le devoir d’être justes et transparents avec nos joueurs, tout aussi importants soient-ils. Seulement, je peux vous dire que certains jeunes nous ont impressionnés, que ce soit au niveau de la data ou simplement rugbystiquement durant cette première semaine de travail.
Pour le XV de France, c’est aussi une question d’équilibre entre les besoins du groupe et les accords avec les clubs, ce qui implique des concessions. « Il y a deux ans, nous pouvions conserver 28 joueurs ; aujourd’hui, seulement 23, » souligne-t-il, se félicitant de la coopération avec les clubs.
Le XV de France débute donc cette tournée d’automne avec un regard à la fois sur le présent et sur le futur, tout en restant fidèle à son identité et à ses valeurs. Pour Servat, il s’agit d’incarner cette justesse dans la gestion du groupe, pour assurer la réussite d’une nouvelle génération tout en honorant les piliers du rugby français.