Un combat annoncé au Michelin
Le décor est planté, et Oscar Jegou le sait : samedi au Michelin, ce sera rude. « On sait qu'on va avoir du combat. On sait qu'on va se faire chambrer. Mais on est préparé », lâche-t-il avec calme via le Midi Olympique. Le 3e ligne du Stade Rochelais s'est présenté face à la presse à l'orée du déplacement à Clermont. Le Tricolore sera titulaire au centre de la 3e ligne, lui qui a été vu au centre avec les Bleus. Une rencontre qui pourrait compter double en vue de la fin de saison. Et surtout après la série de défaites de chaque club.
‘‘Je suis dégoûté’’, Pierre-Louis Barassi (Stade Toulousain) raconte l’injustice vécue avec le XV de FranceComme souvent dans ces affiches à tension, c’est l’intensité du début de match qui donnera le ton. « Il va falloir évidemment répondre encore plus présent que d'habitude dans le combat, et plus fort qu'eux si on veut espérer gagner. » Mais au-delà du défi physique, l’international français évoque aussi la nécessité de ne pas se laisser enfermer dans la peur de mal faire. Car depuis quelques semaines, une certaine retenue s’est installée dans le jeu rochelais.
« Ne pas se brider »
« Depuis quelques semaines, on a peur de tenter, peur de jouer », analyse-t-il sans détours. « Il ne faut pas se brider. Si on prend le score en début de match comme contre Castres, il faut continuer de tenter. Plus on avance dans le match et plus on domine, plus on doit tenter. » L’objectif est clair : poser les bases dans les vingt premières minutes, puis enchaîner. Et Oscar Jegou, dans son style énergique et engagé, entend bien impulser ce mouvement. « J’essaie de donner le maximum. Je suis jeune. J’en profite. J’ai de l’énergie. J’essaie de tout donner. »
TOP 14. 10 'défaites', 0 certitude (ou presque) et un max de pression : Clermont et La Rochelle même combat ?S’il ose, Jegou n’est pas pour autant un joueur qui s’égare. Il connaît les codes, les repères, et sait quand il peut s’en écarter. « Il ne faut pas en faire trop, surtout quand on est jeune. J’aime beaucoup rester dans le cadre, sur la première mi-temps, quand c’est serré. Mais dès que ça se débloque… c’est là qu’il faut tenter. » Un discours plein de bon sens malgré son jeune âge.
Le collectif avant tout
Sa montée en puissance ne change rien à sa manière de vivre le rugby. Pas de posture, pas de jeu d’ego. « Jouer en club ou pour le maillot français, pour moi, c’est pareil. C’est obligé de se donner à fond et de se dépasser. » Il parle aussi de la confiance grandissante, du soutien des coéquipiers, de cette dynamique qui l’aide à progresser semaine après semaine après une année 2024 très compliquée. Consignes avaient d'ailleurs été données de ne pas aborder l'épisode argentin.
Depuis son retour en France, et même s’il commence à prendre un peu plus de place dans le vestiaire, il garde les pieds sur terre. « Je ne suis pas un gros bavard, surtout avec les anciens. Je les regardais à la télé il y a encore 5-6 ans… » Mais le Rochelais n’est pas du genre à rester dans l’ombre non plus.
TOP 14. Interdiction de recrutement, retrait de points, l’affaire Jaminet rallume le feu sous le Salary Cap, Revol hausse le tonAvec les plus jeunes, il partage ce qu’il peut, glisse un conseil, donne l’élan. « J’ai envie que tout le monde aille vers le haut. C’est juste ça. Un rôle de leader un peu en retrait, mais toujours là. » Oscar Jegou continue de grandir. Et le Stade Rochelais aura bien besoin de sa fougue pour retrouver le chemin de la victoire. Mais la tâche s'annonce particulièrement compliquée sur la pelouse de Clermont en quête de points.