Des pépins physiques qui s’accumulent
Alors qu’il est ménagé par le Stade Toulousain pour la réception de Pau ce week-end dans le cadre de la 20e journée de Top 14, Romain Ntamack s’est confié sur ses galères physiques à répétition. À 25 ans seulement, l’ouvreur international enchaîne les pépins, avec en tête un genou capricieux... et l’idée d’une nouvelle 'opération' qui trotte dans un coin de sa tête.
“J’ai connu pas mal de pépins. Au genou, au mollet, etc. Je n’ai que 25 ans mais j’enchaîne les blessures.” Via L'Equipe, le constat est amer, mais lucide. Depuis sa rupture des ligaments croisés avant le Mondial 2023, Ntamack lutte pour retrouver toutes ses sensations. Il a beau avoir rejoué depuis avec Toulouse et les Bleus, l’inconfort est toujours là. Son club gère donc ses minutes, et pour la réception de la Section Paloise samedi, il ne sera en tribunes. Un choix qui peut interroger avant le 8e de finale de Champions Cup. Mais qui semble logique à long terme.
Une envie de revenir… mais pas à moitié
“Je sens que je ne suis pas encore revenu à mon potentiel maximum”, confie-t-il avec franchise. Et pour cause : malgré le travail de fond effectué pendant sa rééducation, Romain traîne encore quelques “petits bouts de cartilage dans le genou”. Une gêne persistante qui l’empêche d’enchaîner à pleine puissance. Depuis, il écoute davantage son corps, et privilégie la prudence à la précipitation.
Cette gêne le pousse même à envisager un nouveau passage par la case opération. L’idée est là, mais pas à court terme. “Si j’arrête maintenant, c’est cinq ou six semaines d’arrêt, donc pas question.” Une décision différée, sans doute jusqu’à l’intersaison, où il prévoit de “nettoyer le genou pour repartir sur de bonnes bases”. Derrière cette franchise, on sent la frustration d’un joueur qui sait qu’il peut – et veut – faire beaucoup mieux. “Fabien (Galthié) et Ugo (Mola) me font confiance, mais je sais que je peux faire beaucoup mieux. Ces petits pépins me frustrent.” Son ambition reste intacte, tout comme sa lucidité.
Un Ntamack plus fort mentalement ?
Pas question de sombrer non plus. Romain l’affirme : ces périodes d’arrêt sont aussi l’occasion de bosser sur d’autres aspects, souvent négligés en pleine saison. “Pendant une rééducation, on a le loisir de travailler plein de choses qu’on n’a pas le temps de faire sur une saison normale.” Ntamack continue d’évoluer, même en dehors du terrain.
“Je fais des choses simples, mais qui sont efficaces sur le terrain.” D’ailleurs, si son petit frère Théo aurait bien voulu le voir jouer la Coupe du monde, en lui soufflant “de mettre un petit strap”, Romain sait qu’il a pris la bonne décision. “Je ne sais pas si j’aurais été vraiment à l’aise pour jouer, car mon genou était instable.”
En attendant, Toulouse et le staff du XV de France bichonne le numéro 10. Pas de risque inutile, mais une gestion au cordeau, pour le préserver sans compromettre les objectifs du club et de la sélection. La saison est loin d'être terminée, les phases finales approchent, et un Ntamack bien dans ses crampons pourrait tout changer. Personne n'a oublié son essai décisif en finale du Top 14 face au Stade Rochelais. Alors oui, il y a de la gêne. Oui, il y a du doute. Mais s’il faut encore patienter un peu pour revoir Romain à son max, il y a fort à parier que son retour en pleine possession de ses moyens sera un gros plus pour le Stade Toulousain. Et le XV de France en vue de la Coupe du monde 2027.