'J’ai trouvé l’idée géniale', comment cette inspiration de Galthié a changé l'avenir du XV de France

14 heures ago 7
Un choix né dans un Eurostar… et mûri en staff C’est une image qui a marqué ce Tournoi 2025. Tout d'abord face à l'Italie. Puis à Dublin et enfin à Saint-Denis : le XV de France avec un banc à 7 avants, 1 seul arrière, et une prise de risque assumée. Un choix qui a fait débat, mais qui n’est pas sorti de nulle part. William Servat, entraîneur des avants tricolores, a levé le voile via le Midi Olympique sur la Genèse de cette décision pas comme les autres. Comment désamorcer le 'bomb squad' du XV de France ? Même ces champions du monde se grattent la têteC’est au retour du Crunch perdu d'un point face à l’Angleterre que l’idée a germé. Dans l’Eurostar, alors que le staff s’attelle à la composition pour la suite du Tournoi, Fabien Galthié lance : « Et si on tentait un 7-1 ? » Sur le moment, la proposition surprend. Même pour un convaincu du 6-2 comme William Servat. Mais rapidement, l’idée séduit : plus de puissance, plus d’impact, plus de munitions devant. Il reste trois matchs à jouer pour les Bleus. Et si le Grand Chelem s'est envolé sur le pré de Twickenham. Décrocher le titre est toujours possible. La polyvalence comme levier stratégique Pour oser un banc déséquilibré, il faut des joueurs capables de couvrir plusieurs postes. Et la France en a. De Jegou au centre à Moefana ou Ramos sur plusieurs postes derrière, le staff s’appuie sur une vraie polyvalence. « On connaît nos joueurs », glisse Servat avec assurance. Si certains ont tiqué en voyant Jegou entrer au centre en Irlande, le Rochelais a vite rassuré tout le monde. Derrière ce choix, il n’y a pas que de l’instinct. Le staff travaille avec Michael Campo, un universitaire dijonnais, sur un outil de mesure du « rapport de force mental » en match. Une boussole mentale qui révèle, a posteriori, l’impact colossal des remplaçants sur la dynamique psychologique du match. « On se rend compte que nos finisseurs construisent de manière très rapide la victoire », analyse Servat. RUGBY. ‘‘C’est une idée ridicule’’, Nigel Owens s’oppose à l’entrée de la Géorgie dans le 6 NationsDans ce staff, rien ne se décide seul. Chaque compo est discutée, commentée, débattue. Et si Patrick Arlettaz a, au départ, soulevé des questions sur les substitutions, le groupe a rapidement trouvé un consensus : ce 7-1 avait du sens. « L’individu est très important, parce que plus l’individu sera grand et plus l’individu aura du caractère, plus il saura amener ce caractère à l’équipe », philosophe Servat. Une phrase qui dit beaucoup du fonctionnement interne des Bleus. Un pari risqué, assumé en transparence Servat ne nie pas les dangers. La sortie sur blessure de Dupont puis Barassi face à l’Irlande en est la preuve. Mais les risques sont calculés. « Il faut juste être honnête avec les joueurs et leur dire les choses. Évidemment, on peut se tromper. Mais ce qui est important, c’est de faire en sorte que nos choix n’apparaissent pas comme une injustice. » La clé, c’est la transparence. Et ça, le staff y tient comme à la prunelle de ses yeux. Au-delà de la tactique, c’est une vision du rugby moderne qui s’exprime. Celle d’un groupe où le banc n’est plus un plan B, mais un plan gagnant. Où les avants finisseurs sont les détonateurs des victoires. Où les profils hybrides deviennent précieux. Et où le staff ose casser les codes sans trahir le jeu. Le 7-1 restera comme un symbole de ce Tournoi. Mais surtout, il raconte l’histoire d’un staff qui connaît ses hommes, qui assume ses idées, et qui place l’équipe avant tout. Du staff aux joueurs, tous au service du maillot.
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